| Certains parlent de la béatitude en l'opposant à l'état qu'ils qualifient de ''normal'' et qui serait le seul à permettre une existence normale, l'assumation de nos tâches quotidiennes et l'expression fertile de notre intelligence. Ils disent qu'il n'est pas possible de rester dans un état de conscience ''vide'' toute la journée, comme si la béatitude était un état où il n'y avait rien. Sans doute veulent-ils dirent; quand ils parlent de ''vide'', qu'il n'y a plus de pensée...Comme si la pensée était le seul état que la Conscience pouvait vivre ! Il ne faut pas confondre hébétude et béatitude. Quand au vide ; il n'y a pas de vide dans la béatitude, bien au contraire : il y a l'infini, en mode personnel. Le grand est dans le petit et le petit est dans le grand, paradoxe et beauté de l'Un et de sa création. Bien sûr qu'il est possible de rester dans la béatitude toute la journée et c'est là le propos de la Madhyama-màrga : être dans la béatitude du lever au coucher, c'est la Réalisation, l’équanimité, la sérénité, le satori ou nirvanà. C'est la Conscience de la béatitude ou ; comme on dit en Inde, Sat chit Ananda... D'autres disent que d'être dans la béatitude nous met hors d'atteinte du karma, de cette loi d'action-réaction, dans le ''non-agir'', le ''non-être'' si cher au zen et aux dévots de lord Krishna. Oui mais ce n'est pas le but: l'état de béatitude n'a d'autre propos que lui-même ; la béatitude. C'est comme de dire que l'état de joie n'a comme but que d'échapper au malheur !...Être hors d'atteinte du karma n'est qu'un épiphénomène de la béatitude, pas le but recherché. Le but recherché dans la béatitude c'est la béatitude, parce que quand on est dans la béatitude on y est bien et que l'on veut y rester. Qu'est-ce que la béatitude ? Comme tous les mots celui-ci possède plusieurs acceptions selon sa religion, sa philosophie et sa compréhension. La définition lexicale est la suivante : ''Félicité parfaite, bonheur serein''. Il faut préciser qu'il existe plusieurs degrés, profondeurs dans la béatitude : quand on est éclairé il n'y a pas qu'une sorte d'éclairage. On peut être éclairé par une source de lumière de cinquante watts, de cent watts de deux-cent cinquante watts ou plus. La béatitude va de la ''simple'' équanimité, sérénité quotidienne; apportée par la pratique assidue du Saint-Nom en même temps que l'on vaque à ses occupations [karma-yoga], jusqu'au au samadhi, où l'on se trouve plongé quand on s'abandonne complètement à la contemplation, dans la méditation formelle, celle que l'on pratique en position assise, à la façon du zazen, selon une des quatre techniques apprises au cours de la Révélation à la voie. Le samadhi, transcendantal est plus ''spectaculaire'' que la ''simple'' sérénité de celui qui conduit son auto tout en pratiquant la technique du Saint-Nom, pourtant l'un et l'autre sont de même nature. Ceux qui disent qu'il n'est pas possible de rester toute la journée, toute la vie dans la béatitude parlent sans doute de cet état extrême de béatitude que l'on trouve dans le samadhi et que certains nomment l'extase... Parfois il est dit, par ceux qui n'ont pas reçu la Révélation et ne sont pas des Marcheurs, que la pratique du karma-yoga [ou Service] tout au long de la journée nous empêcherait de penser et qu'un être réalisé ne pense plus. Qui a dit qu'un être réalisé était sans pensée ? L'absence de pensée c'est le samadhi, l'extase, pas la béatitude, comme la jouissance n'est pas l'orgasme. De plus la pensée n'est pas l'ennemie quand elle est contrôlée par la Conscience. Quand on dit ou que l'on écrit du Satsang ou de la poésie, quand on fait du graphisme le cerveau fonctionne et on peut être dans la béatitude. C'est comme une chanson : la béatitude est la musique et les pensées utilitaires [contrôlées] sont les paroles de la chanson du Service...La pensée est produite par le mental, l'intelligence fruit du cerveau. Le cerveau n'est pas mauvais ni incompatible avec la spiritualité. Il est de notre corps qui est ''le temple de Dieu'' [l'Un] et rien de ce qui compose ce temple n'est à rejeter ni à mépriser. Le cerveau est un outil qui peut être utilisé par la Conscience liée à l'âme ou au faux-égo. Selon qu'elle soit liée à l'un ou à l'autre, les fruits de la réflexion seront utiles ou vains, lumineux ou enténébrés. La béatitude est agréable et souhaitable, mais il est une chose encore plus importante : la Conscience. La Conscience de la béatitude [Sat chit Ananda] est ce que propose l'Observance de l'Agya sur la Madhyama-màrga. Sans doute qu'un poisson est dans la béatitude, nageant dans son bocal. Il possède une mémoire qui ne dure que quelques secondes et il est dans son élément, ne manquant ni de nourriture ni de sécurité. Mais où est sa Conscience ? La béatitude sans Conscience est comme la satisfaction sans bonheur. Le propos de notre vie est de retourner à la béatitude, l'état d'origine, en pleine Conscience. La Conscience est offerte par l'incarnation et sa nécessaire prise d'égo. Sans l'égo pas d'individu. Sans individu pas de Conscience individuelle. Vivre dans un paysage idyllique en y étant aveugle nous fait rater la plus grande part du bonheur possible offert par cet endroit. La Conscience c'est la vision. La béatitude ne se peut qu'avec la Conscience en action. Quand on est perdu dans le maelström des pensées, des sensations, des supputations, des peurs comment avoir Conscience ? Quand on est écartelé d'un coté par le passé et de l'autre par le futur, comment être conscient ? La Conscience est dans l'instant, seulement dans l'instant et la béatitude est le fruit de la Conscience et de l'instant réunis. L'Observance de l'Agya a ce but : réunir la Conscience et l'instant pour que vous retrouviez la béatitude d'une enfance heureuse...Vous êtes invités ! Oserez-vous frapper à la porte de la voie ? Ne faites pas que lire le menu, entrez dans le restaurant si son menu vous inspire. 
| 
