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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 16:49

   Image-Royaume-des-Cieux.jpg

 

 

 

 

 

Il est en nous ; au centre de nous, une porte qui mène au Royaume, comme le christ disait. Beaucoup croient que ce Royaume là est celui des cieux, qu'il est enceint de hautes grilles qu'un portail monumental, gardé par Saint-Pierre, traverse et qu'il peut être atteint après son décès, pour y assister à son jugement dernier, y être récompensé de ses bonnes actions et puni de ses mauvaises.

 

 

 

Mais ce Royaume n'est pas un endroit loin de soi et le Christ, en parlant de lui, disait :

 

 

 

'' Si ceux qui vous guident vous disent : « voici, le Royaume est dans le ciel », alors les oiseaux du ciel vous devanceront. S’ils vous disent : « il est dans la mer », alors les poissons vous précéderont ; mais le Royaume est au dedans de vous et il est au dehors de vous. Lorsque vous vous connaîtrez, vous serez connus et vous saurez que vous êtes les fils du Père qui est vivant ; mais si vous ne vous connaissez pas, alors vous êtes dans la pauvreté et vous êtes la pauvreté. '' [L'évangile de Thomas, Logion 3]

 

 

 

Et aussi :

 

 

 

Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? ” [Corinthiens 3:16]

 

 

 

Voilà qui est posé : le Royaume est au dedans de nous, l'Esprit de Dieu habite en nous. Certains pourraient se demander comment un Royaume peut être contenu dans un '' dedans-de-nous''. Vous aurez compris que ce Royaume n'est pas un lieu physique. Il ne faut pas chercher à le comprendre avec son intelligence, selon des critères que nos connaissances nous ont données. Non, il faut simplement désirer le connaître et tout faire pour cela. Le désir de lui procède de la foi, sa découverte d'un constat.

 

 

 

S'il n'est pas un lieu physique, le Royaume n'en est pas, pour autant, une métaphore : il est réel et il est possible d'y séjourner de son vivant incorporé [in-corpus]. Inutile d'écrire que ce Royaume est infini et qu'il n'est pas possible de le visiter entièrement durant cette vie que nous vivons maintenant [en cet instant] et que si on peut y séjourner ce n'est pas dans son entièreté. Pour si peu qu'il nous soit possible de le connaître, dans cette vie, l’aperçu suffit à faire notre bonheur, à nous apporter la paix et à susciter notre reconnaissance.

 

 

 

Ce Royaume est un état de Conscience transcendant que la Méditation, connue en Inde sous le vocable de '' dhyàna '' cherche à atteindre et qui est nommé : '' satçitanand '' ou '' Conscience-de-la-béatitude ''. Difficile de lui trouver un autre nom tant est complexe, composite le '' bouquet '' de sensations qu'il suscite. Dans ces sensations on peut entrer des qualificatifs comme '' paix '', ''bonheur '', '' sérénité '', '' joie '', '' reconnaissance '', '' dévotion ''...

 

 

 

Pour connaître ce Royaume il faut aller vers lui. Pour aller vers lui il faut le vouloir, le désirer, en avoir besoin et que ce besoin devienne irrépressible. Pour avoir le désir de connaître le Royaume dont parlait le Christ ; celui du dedans de nous, il faut en avoir besoin, ou plutôt avoir la conscience de ce besoin. Tant qu'une personne met son espoir de bonheur dans ce que propose ce qui est à l'extérieur d'elle : personnes ou biens matériels, position sociale, reconnaissance, honneurs, responsabilités, jouissances diverses, elle ne peut pas goûter à la paix du Royaume, à la paix de son dedans. On ne peut courir plusieurs chevaux à la fois. Dans l'évangile selon Matthieu il est écrit :

 

 

 

''Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et Mammon''.

 

 

 

Les pauvres peuvent aimer lire ces lignes qui ne les dérangent pas et donnent une certaine beauté, légitimité à leur dénuement, tandis que les riches les détestent. Dans la vie, il n'est pas question de manquer de tout, mais quand une personne possède de quoi la faire vivre dans le luxe plusieurs milliers d'années et dans le confort plusieurs milliers de familles pauvres pour toute la durée de leurs existences, croyez-vous qu'elle soit préoccupée de son salut ? Qu'elle désire le Royaume ? Quand elle en possède un.

 

 

 

C'est ainsi que le Christ disait que pour un riche l’accès à ce Royaume était impossible, non pas parce qu'il lui était interdit, mais bien parce que le riche ne le désire pas : c'est lui-même qui s'en interdit l'entrée. Il n'y a aucun cerbère à l'entrée du Royaume : il est ouvert à tous, constamment.

 

 

 

La sagesse populaire a coutume de dire que '' l'argent ne fait pas le bonheur '' et c'est une vérité : l'argent ne fait pas le bonheur s'il offre de nombreuses satisfactions. Dans notre société il est difficile de vivre normalement sans argent, c'est pourquoi la sagesse populaire rajoute souvent '' mais il y contribue '' ; on en a besoin pour absolument tout et pour satisfaire les besoins essentiels à la vie il en faut, de l'argent et il en faut de plus en plus, tant augmente les prix de l'essentiel : le logement, l'énergie, la nourriture, les vêtements, les soins, sans parler des loisirs.

 

 

 

La misère c'est de manquer de l'essentiel, la modestie, la tempérance c'est d'avoir cet essentiel et de s'estimer heureux d'avoir le temps de se consacrer à autre chose qu'à l'accumulation de richesses et c'est la sagesse.

 

 

 

Il ne faut pas confondre la satisfaction et le bonheur. En vérité seule la Conscience de la Béatitude, la Conscience de ce Royaume de notre dedans apporte le bonheur et tout autre moyen tenté est d'avance voué à l'échec et à la frustration, à la souffrance. La réussite sentimentale, professionnelle et sociale si elles apportent la satisfaction, l’épanouissement personnel n'apportent pas le vrai bonheur, l'irremplaçable, l'unique bonheur qu'apporte, à l'âme, le retour à son milieu d'origine, en toute Conscience.

 

 

 

Si les réussites sociales n'apportent pas le vrai bonheur elles ne sont pas, pour autant, à refuser si nos mérites nous les procurent. Ce qu'il faut c'est garder chaque choses à leurs places, ne pas les confondre et négliger le Royaume à cause des biens matériels et sentimentaux. Il n'est pas qu'une façon d'aller sur la voie qui est la notre, la Madhyama-màrga. Il en est, sur la voie, comme dans l'église : elle est faite des laïques et des religieux, ecclésiastiques. Aucune démarche n'est mieux qu'une autre et à chacun ses devoirs. Les devoirs, nous leur donnons le nom de '' dharma '' et ils doivent être respectés, assumés comme l'Agya.

 

 

 

Quand on est parent on se doit à ses enfants avant même de s’asseoir en Méditation et ainsi pour chaque responsabilités vis à vis d'autres qui dépendent de nous. Nous devons assurer les besoins fondamentaux, le confort de ceux qui dépendent de nous, c'est notre dharma et à cause de cela la vie monastique n'est pas souhaitable dans ce cas là. Mais rien ne nous empêche d'être en '' état-de-Service '' dans l'accomplissement de son dharma.

 

 

 

Gagner l'argent nécessaire à la vie de sa famille n'est pas servir Mammon. C'est là le rôle et l’intérêt d'avoir un maître spirituel vivant : il est à même de nous entendre et de nous conseiller quand un doute nous prend. Aucun livre, aussi saint soit-il, ne peut remplir cet office, même si la solution y est inscrite, nous ne saurons pas forcément la voir, la discerner. Quand les doutes, la confusion nous aveuglent il nous faut, à côté de nous, un lecteur qui voit clair. Hélas, souvent quand on est aveuglé par les doutes et la confusion on ne s'en aperçoit pas et on rejette même l'idée de maître à cause de faux-maîtres plus intéressés par les honneurs et la dévotion que leurs disciples leur procurent que par l'accomplissement de leur dharma dans la Conscience de la béatitude.

 

 

 

Apprenez à reconnaître le bon arbre à ses fruits : les fruits d'un bon arbre son de bons fruits.

 

 

 

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